L’orgue de Cayenne à Dole (Voix du Jura - 23/11/2006)

jeudi 17 novembre 2011
par  administrateur

L’orgue de Cayenne à Dole
Début 2003, Dominique Lalmand, a reçu l’orgue de la cathédrale de Cayenne afin de le reconstruire. Artisan passionné, il nous souffle quelques notes de ce grand instrument.

Sollicité par l’association des Amis de l’Orgue de Cayenne, Dominique Lalmand s’est lancé dans ce projet conséquent qui devrait aboutir en février 2008. Après avoir tout démonté, il s’agit pour l’artisan de reconstruire une partie de l’instrument, le reste étant resté en Guyane, en réemployant le matériel d’origine pour en faire « quelque chose d’autre », explique Dominique Lalmand. « Nous avons ramené toute la mécanique pour le réviser complètement. Il était composé, par exemple, d’éléments en plastique qui après 10 ans passés en Guyane ont été détruits. Cet orgue va être « en tribune », c’est-à-dire au fond de l’église, comme celui de la collégiale de Dole, ce qui nous a permis de rajouter des parties sur les côtés. Composé de cinq claviers dont un pédalier, il possède 38 jeux différents et rentre dans la catégorie des grands orgues », précise-t-il.

Le fonctionnement
Le « facteur » résume le principe de ce monstre musical : « On entend par « jeu » une série de tuyaux qui va du plus grave au plus aigu. Sur les côtés des claviers, le joueur va pouvoir tirer sur des tirants de registres afin d’alimenter différentes séries de tuyaux. Ces tuyaux sont eux posés sur des sommiers dont la fonction est de distribuer le vent aux différents jeux, et ceci grâce à un système de soupapes. Ainsi, en enfonçant les touches, l’air va passer dans les gravures correspondant aux jeux interprétés. Auparavant, l’air était fourni par des souffleurs, mais maintenant ce sont des turbines électriques qui remplissent des réservoirs ». Certes, les néophytes peuvent se perdre quelque peu dans cette explication, mais il suffit de voir le regard d’enfant passionné de Dominique Lalmand, qui à chaque phrase se fait un plaisir de faire souffler quelques notes, pour se familiariser à cette mélodieuse mécanique composée de 4300 tuyaux et pesant plus de 2 tonnes !

Tout un apprentissage
Le facteur d’orgue dolois a créé son entreprise il y a une vingtaine d’années. Tel un « gamin fasciné » comme il l’explique, il a d’abord appris à jouer de l’instrument puis découvert le métier dans le cadre d’un apprentissage en entreprise. Aujourd’hui, cet artisanat reste rare puisque qu’il n’existe qu’un seul centre de formation pour adultes en Alsace. Ainsi, pour répondre aux divers travaux proposés la plupart du temps par des associations, des municipalités ou par l’Etat, Dominique Lalmand emploie un salarié et forme régulièrement des apprentis. Mais après plus de trente ans, qu’est ce qui fait que notre homme soit toujours aussi amoureux du métier ? « C’est la variété du métier qui me plaît. A chaque fois le travail est différent, parce que chaque orgue a une personnalité différente ».

Aurélie Guyomarc’h


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